Émission du 13 mars 2025. Ce jeudi, Armel de Lesquen, secrétaire départemental adjoint des Républicains d’Ille-et-Vilaine et conseiller municipal délégué de Saint-Malo, était l'invité politique de la matinale de Bretagne 5.
Dans un premier temps, Armel de Lesquen a abordé la situation politique aux États-Unis, soulignant la sociologie des électeurs qui ont massivement voté pour un changement politique. Selon lui, ce vote résulte moins d'un véritable soutien aux idées de Donald Trump que d'un rejet de la politique menée par Joe Biden et Kamala Harris. Il a ensuite établi un parallèle avec la situation politique en Europe, particulièrement en France, où l'on observe une montée des partis d'extrême droite, notamment le Rassemblement national. Bien que les problématiques diffèrent, Armel de Lesquen a relevé que de nombreuses préoccupations communes émergent, notamment en matière de justice sociale et d'immigration.
Il a mis en lumière l'importance de l'attachement au pays et aux valeurs nationales aux États-Unis, où Républicains et Démocrates, bien que divisés sur plusieurs points, partagent une vision commune de la nation. En revanche, il a souligné que cette notion est plus nuancée en France, en fonction des partis politiques. Il a notamment critiqué La France insoumise, qu’il accuse de vouloir « détruire la France » et de promouvoir un projet de « créolisation » de la nation. À l'inverse, il considère que la droite plaide pour préserver les valeurs nationales et répondre aux attentes profondes des Français. Il a exprimé ses craintes concernant l'avenir politique du pays, redoutant l'accession au pouvoir « d'une présidente qui ne serait ni attendue ni capable de résoudre les problèmes actuels ».
Sur le plan diplomatique, Armel de Lesquen a exprimé son inquiétude concernant la gestion de la question algérienne par le gouvernement français, qu’il juge trop hésitant. Selon lui, Emmanuel Macron redoute que toute mesure ferme à l’égard d’Alger ne provoque des troubles internes ou une crise politique. Il a également mis en garde contre la montée de l’islamisme politique en France, en particulier l’infiltration des Frères musulmans dans diverses strates de la société. Il a estimé que La France insoumise favorise, à des fins électoralistes, cette évolution, une situation qu’il qualifie de « déraisonnable et mortifère, préjudiciable aux intérêts des Français ».
Concernant la politique étrangère, Armel de Lesquen a évoqué l’impact des choix américains sur la défense et l’économie de la France et de l’Europe. Bien qu’il se réjouisse de la prise de conscience de l’Europe face à la menace russe, il a jugé cette réaction tardive, notamment dans le domaine de la défense. Sur la situation en Ukraine, il a posé la question du rôle que joue Donald Trump dans les négociations de paix avec Vladimir Poutine, en vue d’une résolution durable du conflit. S’il reconnaît que la fin de la guerre doit être la priorité, il s’est interrogé sur les motivations de Trump, qu’il perçoit comme cherchant à éloigner la Russie de la Chine.
Armel de Lesquen a également évoqué le besoin urgent de réarmer la France, soulignant que l'effort de guerre et le redimensionnement de l'appareil industriel pour répondre aux besoins en défense devront être accompagnés d’un choix stratégique clair. Il a mis en avant la qualité de la formation des militaires français, mais a averti que les questions des effectifs et du financement se poseront inévitablement dans le cadre du réarmement. La capacité limitée de l'industrie de défense à produire en grande quantité représente un défi majeur dans une économie de guerre, tout comme le choix des équipements militaires, qui devra être dicté par l'indépendance stratégique. Armel de Lesquen a aussi abordé la guerre asymétrique et ses conséquences, notamment en matière d’ingérences et de manipulation de l’information.
En matière de commerce international, Armel de Lesquen a commenté les mesures coercitives adoptées par Donald Trump, notamment l’instauration de droits de douane ciblant l’Union européenne. Il a détaillé les répercussions économiques de ces mesures, soulignant que la France et l’Europe doivent réagir pour maintenir leur compétitivité. Pour y faire face, il a insisté sur la nécessité de replacer la performance au cœur de l’économie française, afin de redonner au pays les moyens d’agir et de restaurer sa richesse nationale. Selon lui, la clé pour éviter le déclassement et répondre aux défis posés par Donald Trump réside dans l’établissement d’une politique pro-business en France, tout en préservant les valeurs sociales, la solidarité nationale, et la lutte contre la pauvreté.
Enfin, Armel de Lesquen a abordé la présidence des Républicains, dont les adhérents éliront leur nouveau leader le 17 mai prochain. S’il a annoncé son soutien à Bruno Retailleau, il a précisé que cette campagne pour la présidence du parti ne devrait pas tourner à une « guerre des chefs ». Il a affirmé que, pour une fois, les Républicains sont unis, ajoutant que le parti a aujourd’hui un rôle important à jouer pour la France. « Enfin, on se réveille ! », a-t-il conclu, exprimant sa conviction que le parti de droite a des propositions pertinentes à offrir pour l’avenir du pays.