Ludovic Le Moignic, conseiller municipal délégué à Saint-Brieuc, militant à l'UDB (Union démocratique bretonne)
Émission du 2 mai 2025. Ludovic Le Moignic, conseiller municipal délégué à Saint-Brieuc et militant de l’Union Démocratique Bretonne (UDB), était l’invité de Bretagne 5 Matin ce vendredi.
Au micro de Stéphane Hamon, Ludovic Le Moignic a pris le temps d’aborder plusieurs sujets d’actualité, en particulier la situation de la ligne ferroviaire Saint-Brieuc – Loudéac – Pontivy – Auray, fermée depuis de nombreuses années. Alors que le Collectif Centre Bretagne en Train se réunit le 5 mai à Saint-Brieuc, Ludovic Le Moignic a profité de l'occasion pour réaffirmer son soutien à la réouverture et à la modernisation de cet axe ferroviaire structurant. Il a vivement dénoncé le projet, soutenu par certains élus de l’agglomération briochine, visant à transformer une portion de cette ligne en voie verte. Selon lui, cette idée n’a pas de sens, dans la mesure où une voie verte – l’itinéraire régional n°8 – existe déjà sur le même axe nord-sud, reliant Saint-Brieuc à Hennebont. Il a plaidé pour un réinvestissement dans le rail, estimant que la remise en service de la ligne pour le trafic voyageurs, avec du matériel moderne, une meilleure fréquence et, pourquoi pas, des dessertes à la demande, constituerait une réponse pertinente aux enjeux de mobilité en Centre Bretagne.
Ludovic Le Moignic a également mis en avant les bénéfices économiques que représenterait cette liaison ferroviaire, tant pour le développement du fret que pour l’installation d’activités en Centre Bretagne. Cette ligne, unique dans sa transversalité, permettrait un désenclavement du territoire en assurant une continuité entre la côte nord et la côte sud. Il a souligné l’intérêt environnemental de cette alternative au tout-routier, en facilitant notamment la convergence des mobilités : trains accueillant les vélos, intermodalité avec les transports en commun, etc. Il a lancé un appel aux élus et techniciens de la Région Bretagne, les invitant à « repenser la politique ferroviaire », trop centrée selon lui sur l’axe Est-Ouest, en particulier sur les liaisons vers Paris. « Il faut d’abord penser à relier les villes bretonnes entre elles », a-t-il insisté, regrettant que certains préfèrent défendre un projet de voie verte destiné à un public restreint, essentiellement touristique, plutôt que de se projeter dans une vision d’avenir collective et durable.
Interrogé sur les élections municipales de 2026, Ludovic Le Moignic a dressé un bilan globalement positif du mandat en cours à Saint-Brieuc. Il a salué les transformations engagées par l’équipe municipale, qui, selon lui, commencent à porter leurs fruits, malgré un certain dénigrement persistant, notamment sur les réseaux sociaux. Il a mis en lumière l’évolution de la ville, marquée par un tournant écologique, avec un recul progressif de la place de la voiture, et des efforts soutenus pour maintenir le dynamisme du commerce en centre-ville, face à la concurrence des zones périphériques. Sur le plan politique, il a tenu à souligner la solidité de l’alliance de gauche en place, qu’il qualifie de « rare en Bretagne » et qui, selon lui, mérite d’être mise en avant. Il s’est montré confiant quant à la pérennité de cette union pour les prochaines élections municipales, tout en précisant que si La France insoumise ne fait pas encore partie de la coalition locale, « rien n’est fermé ».
Enfin, Ludovic Le Moignic s’est exprimé sur l’état de la culture bretonne, en réaction notamment à la une du Poher de la semaine dernière, titrée « Culture bretonne : le malaise ». Il a rappelé les difficultés rencontrées par les associations culturelles bretonnes, confrontées aux restrictions budgétaires liées aux politiques d’austérité. Il a néanmoins salué les efforts des collectivités locales qui, malgré le contexte, continuent de soutenir ces structures par des subventions essentielles à leur survie. Il a aussi évoqué la situation préoccupante des langues de Bretagne, et en particulier du breton, dont le nombre de locuteurs diminue d’année en année. Il a souligné l’importance de considérer cette langue non seulement comme un patrimoine culturel, mais comme un outil vivant qu’il faut maintenir en usage. Tout en reconnaissant l’attachement des Bretons à leur langue, il a regretté qu’environ seulement 2 % des enfants soient aujourd’hui scolarisés dans un cursus bilingue. Il a appelé la société civile à dépasser les déclarations d’intention pour s’engager concrètement : apprendre, transmettre, et faire vivre la langue au quotidien.