Émission du 28 février 2025. Ce vendredi, Charles Compagnon, conseiller municipal d'opposition à Rennes et président du groupe Libres d'Agir pour Rennes, était l'invité politique de la matinale sur Bretagne 5.
Charles Compagnon a abordé la question de l'insécurité à Rennes, qu'il estime s'être aggravée ces dernières années, notamment en raison du développement du trafic de stupéfiants. Selon lui, la majorité municipale fait preuve d'une forme de refus idéologique en matière de sécurité. Il a vivement critiqué l'absence de nouvelles caméras de vidéosurveillance dans certains quartiers de la ville, affirmant que ces dispositifs pourraient grandement contribuer à l'identification des auteurs de délits et à l'amélioration de la sécurité publique. Le conseiller municipal a également souligné la nécessité de renforcer les moyens policiers, notamment en termes d'enquêteurs, pour répondre efficacement à l'augmentation de la délinquance.
Charles Compagnon a ensuite évoqué les problèmes récurrents de circulation à Rennes, en particulier les tensions liées à la gestion des transports en centre-ville. Il estime que la politique actuelle de la municipalité, qui consiste à "chasser" les voitures du cœur de la ville, engendre des difficultés croissantes pour la cohabitation entre les différents modes de transport, en particulier les vélos et les trottinettes électriques. Il plaide pour une approche plus équilibrée et complémentaire des différents moyens de transport, afin de permettre une ville plus inclusive, où tous les usagers, quels que soient leur mode de déplacement, peuvent coexister sans se stigmatiser. Sur le plan économique, Charles Compagnon a également dénoncé la politique de la ville en matière d'aménagements urbains, qui, selon lui, nuit aux commerçants. L'impact des choix en matière de transports et d'aménagements urbains serait particulièrement visible dans le centre-ville, où les difficultés rencontrées par les commerces se multiplient. Il parle ainsi d'une "politique d'exclusion" qui ne prend pas suffisamment en compte les attentes des commerçants et des habitants.
La question du logement a également été abordée par Charles Compagnon, qui a souligné la pénurie de logements accessibles en centre-ville de Rennes, poussant de plus en plus de familles à s'installer en périphérie. Il a plaidé pour une révision en profondeur de la politique du logement à Rennes, en prenant en compte les besoins à l'échelle du département. Cela inclut, selon lui, une réflexion sur la localisation des zones économiques, le développement des transports, notamment le rail, et l’optimisation de la mobilité dans la métropole. Pour lui, Rennes ne doit pas devenir une ville "trou noir" mais plutôt une ville décentralisée et rayonnante, en phase avec les besoins de toute la région. Il a averti que la concentration des pouvoirs administratifs, économiques et de l'habitat dans les grandes métropoles bretonnes représente un danger pour l’équilibre territorial de la région. En matière de décentralisation, Charles Compagnon a estimé que celle-ci ne serait réellement efficace que "si on décentralise au niveau des responsabilités, mais également au niveau des finances". Selon lui, cette décentralisation est indispensable pour un développement équilibré du territoire breton.
Sur le plan politique, Charles Compagnon a rappelé son engagement pour Rennes, soulignant son choix de rejoindre le parti Horizons d'Édouard Philippe. Il considère que ce mouvement politique propose une vision réaliste et pragmatique qui correspond mieux aux enjeux de terrain. Concernant les prochaines élections municipales, Charles Compagnon croit fermement en la possibilité d'une alternance à Rennes, mais cela ne pourra se faire que par un rassemblement large de l'opposition, allant de la social-démocratie bretonne à la droite républicaine. Il insiste sur le fait que seule une telle union permettra de mettre en place un nouveau projet pour la ville. Face à la montée du Rassemblement national, y compris à Rennes, Charles Compagnon a rappelé l'importance de dialoguer avec les rennaises et les rennais sur tous les sujets qui les préoccupent. Il a réaffirmé que le débat démocratique doit être ouvert à toutes les sensibilités, sans exclure personne.
Il a également abordé les questions environnementales et d'urbanisation, notamment après la crue exceptionnelle de la Vilaine en janvier dernier. Selon lui, il est urgent de prendre des mesures concrètes pour prévenir de tels événements à l'avenir. Il a enfin souligné l'importance de soutenir le développement de l'aéroport de Rennes-St-Jacques, afin de garantir l'ouverture internationale de la ville.
Enfin, Charles Compagnon a exprimé son inquiétude concernant la fermeture ce soir à minuit de la chaîne C8, une des pionnières de la TNT. Il a insisté sur la nécessité de préserver la liberté de choix des téléspectateurs, soulignant que la disparition de cette chaîne était une perte pour la diversité du paysage audiovisuel.