Tifenn Siret, porte-parole de l'UDB (Union Démoctratique Bretonne)
Émission du 6 décembre 2024. Mercredi soir, un vote historique de l'Assemblée nationale a entraîné la chute du gouvernement de Michel Barnier. La motion de censure, déposée par le Nouveau Front Populaire (NFP), faisait suite au recours controversé à l'article 49.3 de la Constitution par le Premier ministre. Les conséquences de ce renversement pourraient être majeures, tant sur le plan politique que financier et social. Certains observateurs évoquent même la possibilité de répercussions institutionnelles, en cas de blocage prolongé ou d'une nouvelle crise parlementaire.
Ce matin, Tifenn Siret, porte-parole de l'Union Démocratique Bretonne (UDB), s'est exprimée sur les implications de cette crise politique à l'échelle régionale. Elle a fait part de ses préoccupations concernant les économies imposées aux collectivités territoriales, qui pourraient entraîner une réduction significative des dotations dans plusieurs domaines essentiels, notamment la culture. Selon elle, ces coupes budgétaires risquent de fragiliser davantage un secteur déjà éprouvé.
Tifenn Siret a également souligné les incertitudes liées à cette situation, qu'elle qualifie de "saut dans l'inconnu", en particulier pour les instances régionales. Elle a mis en garde contre les choix difficiles que pourraient devoir faire les régions en matière de politiques de subventionnement et d'investissements. Cette crise pose une nouvelle fois la question du centralisme de l'État français, un modèle qu'elle estime inadapté aux défis actuels, et relance le débat sur la nécessité d’une véritable décentralisation et d'une autonomie accrue des régions.
Au cours de son intervention, Tifenn Siret a abordé plusieurs dossiers cruciaux pour la Bretagne. Elle a notamment évoqué la crise du logement, accentuée par le problème des résidences secondaires, les enjeux environnementaux, et les défis liés à l’aménagement du territoire. Elle a plaidé pour des politiques plus ambitieuses en faveur de la langue bretonne et du gallo, dénonçant au passage les propos récents d'Emmanuel Macron. Lors de la remise de la neuvième édition du dictionnaire de l'Académie française, le Président avait déclaré que "les langues régionales étaient un instrument de division de la nation", des propos que Tifenn Siret juge à la fois anachroniques et méprisants envers les cultures régionales.
Enfin, elle a attiré l'attention sur la situation financière critique des écoles Diwan, qui jouent un rôle central dans la transmission de la langue bretonne. Selon elle, ces écoles méritent un soutien accru de l’État et des collectivités pour garantir leur pérennité face aux défis actuels.