Marion Gorgiard, co-référente des relations unitaires des insoumis-es des Côtes d'Armor
Émission du 28 mai 2025. Marion Gorgiard, co-référente des relations unitaires de La France insoumise dans les Côtes-d’Armor, était l’invitée politique de Bretagne 5 Matin ce mercredi.
Marion Gorgiard est revenue sur l’adoption, hier, par l’Assemblée nationale, des deux textes de loi relatifs à la fin de vie. Le premier, consacré aux soins palliatifs, a été voté à l’unanimité, tandis que le second, plus sensible, encadrant l’aide à mourir, a recueilli une large majorité. Elle a salué une avancée attendue de longue date par de nombreuses familles confrontées à la souffrance d’un proche en fin de vie. Pour Marion Gorgiard, ce texte marque un progrès juridique et humain : il offre un cadre sécurisé tout en respectant la liberté individuelle de chacun, qu’il s’agisse de choisir les soins palliatifs ou, en conscience, d’avoir recours à l’aide à mourir. Elle a insisté sur l’importance de ce choix, notamment pour les personnes atteintes de maladies incurables ou vivant des souffrances insupportables. Elle a également salué la tenue de débats "dignes et apaisés", à la hauteur des enjeux humains et sociétaux du sujet.
Marion Gorgiard a ensuite abordé un autre texte législatif, cette fois centré sur le monde agricole. Le projet de loi porté par le sénateur Laurent Duplomb, qui visait officiellement à simplifier les normes et démarches administratives pour les agriculteurs, n’a pas franchi le cap de l’Assemblée, rejeté par une coalition de députés centristes, de droite et d’extrême droite. Pour Marion Gorgiard, ce rejet suivi d’un renvoi en commission mixte paritaire constitue un déni de démocratie, contournant le débat parlementaire. Sur le fond, elle a exprimé ses vives inquiétudes, notamment concernant les conséquences environnementales de ce texte, qui prévoit entre autres la réintroduction de certains pesticides controversés, dont les néonicotinoïdes surnommés « tueurs d’abeilles ». Elle y voit une mesure guidée par les intérêts de la FNSEA, au détriment de la santé publique et des engagements environnementaux. Elle a également alerté sur les effets économiques pour les paysans, en particulier les petites exploitations et la filière bio, déjà fragilisées.
Marion Gorgiard a également réagi à la situation budgétaire de la France. Elle a critiqué les déclarations du Premier ministre, François Bayrou, qui envisage la mise en place d’une "TVA sociale", censée réduire le coût du travail. Pour la représentante de La France insoumise, une telle mesure reviendrait à faire porter l’effort sur les classes populaires, sans pour autant régler la question structurelle du déficit. Elle a plaidé pour une réforme en profondeur de la fiscalité, passant par une taxation plus juste des grandes fortunes et des bénéfices record de certaines multinationales. Elle a par ailleurs dénoncé l’influence croissante de certains milliardaires sur les médias français, citant notamment Vincent Bolloré, propriétaire de CNews, qu’elle accuse de promouvoir une ligne idéologique d’extrême droite. Si elle admet que de grands groupes privés créent de l’emploi, elle s’inquiète d’une concentration des pouvoirs économiques et médiatiques qui, selon elle, menace la pluralité des idées et la démocratie.
Enfin, Marion Gorgiard s’est exprimée sur les élections municipales de 2026. Elle a réaffirmé la volonté de construire une union de la gauche dans les Côtes-d’Armor, à condition qu’elle se fasse sur la base d’un programme de rupture, clairement identifié et orienté contre les politiques de droite et d’extrême droite. Elle a précisé que les discussions programmatiques se poursuivront jusqu’à la rentrée, avec l’ambition d’aboutir à une plateforme commune solide et mobilisatrice.