Émission du 14 mars 2025. Gladys Grelaud, conseillère régionale de Bretagne (Groupe Communistes et Progressistes), était l'invitée politique de la matinale de Bretagne 5, ce vendredi.
Au micro de Stéphane Hamon, elle a abordé des sujets internationaux, en particulier les négociations de paix en Ukraine, qui se concentrent essentiellement entre les États-Unis et la Russie, excluant souvent les Ukrainiens et les Européens de la discussion. Elle a exprimé sa vive inquiétude face au recul des valeurs de fraternité, d'égalité et d'humanité, qui constituent les fondements de l'ordre de paix maintenu depuis des années à l'échelle française et européenne. Gladys Grelaud a également souligné l'émergence du concept de guerre dans l'actualité, notamment depuis l'invasion de l'Ukraine par les troupes russes, ainsi que l'impact de l'élection de Donald Trump. Elle a insisté sur le fait que la guerre ne doit pas être réduite à un simple concept ; elle est avant tout un massacre humain, une réalité tragique qui échappe trop souvent aux analyses de nombreux commentateurs et responsables politiques. Elle a dénoncé le discours belliciste qui prévaut actuellement dans les médias et sur les réseaux sociaux, un discours porté également par le Président de la République. En contraste, elle a rappelé les positions des Communistes, qui plaident en faveur "d'un chemin de paix, difficile à emprunter, mais essentiel", ainsi que d'une diplomatie ambitieuse. Elle a regretté que le président Emmanuel Macron n'ait pas opté pour cette voie diplomatique, que la France sait pourtant utiliser efficacement, même si elle s'est affaiblie ces dernières années.
Gladys Grelaud a ensuite commenté le rôle de Donald Trump dans un repositionnement géopolitique inédit, soulignant l'importance du rôle protecteur que la France, au sein de l'Union européenne, doit jouer, notamment en matière de défense. Elle a insisté sur la nécessité d'un renforcement de la politique de défense de la France, afin de répondre à toute agression éventuelle. Elle a également rappelé l'importance de l'industrie de défense en Bretagne, notamment sur le plan de l'emploi. Concernant la force de dissuasion nucléaire, elle s'est montrée prudente quant à son extension à l'échelle européenne, soulignant que certains pays de l'Union européenne ne partagent pas les mêmes intérêts ou valeurs que la France, en particulier ceux dirigés par des gouvernements d'extrême droite. Sur l'effort de guerre envisagé par le gouvernement pour financer la défense, Gladys Grelaud a exprimé sa surprise, surtout dans un contexte où les budgets publics prévoient des coupes pour réduire le déficit. Elle a dénoncé l'idée d'une économie de guerre, qui, selon elle, aura un impact direct sur les services publics et le quotidien des Français. Elle estime que cette approche est une manière de détourner l'attention du public des vrais enjeux, tels que le pouvoir d'achat et l'emploi.
Elle a également critiqué la politique de Donald Trump, qu'elle qualifie de "violente" et fondée sur une logique d'exclusion, "excluant tout partage des richesses". Elle déplore que la démocratie américaine soit désormais dominée par des milliardaires qui ne se préoccupent que du pouvoir de l'argent, au détriment du bien-être des citoyens américains. Gladys Grelaud a observé la montée des idées populistes et d'extrême droite à l'échelle mondiale, y compris en France, où le Rassemblement National progresse à chaque élection. Elle a rappelé que la gauche au pouvoir a sa part de responsabilité dans cette situation, en négligeant les réalités sociales et les difficultés du pays, notamment en réduisant les services publics, en particulier dans les secteurs de la santé et de l'éducation. Elle a averti que la remise en cause du modèle social instauré après la Libération, ainsi que de la répartition des richesses, est désormais l'objectif des partis d'extrême droite à l'échelle européenne et de figures comme Donald Trump.
Gladys Grelaud a ensuite abordé la situation sociale en Bretagne, en mettant l'accent sur les secteurs industriels tels que l'agroalimentaire et l'agriculture. Elle a souligné la réalité des emplois dans ces secteurs, souvent contraignants, mal rémunérés et insuffisamment valorisés. Elle a critiqué le discours politique, qui a souvent été trop léger et éloigné des préoccupations de ces travailleurs, pourtant essentiels à l'économie bretonne. Elle a exprimé le souhait que la gauche reprenne sa place auprès des travailleurs pour les soutenir et améliorer leurs conditions de vie. Elle a aussi insisté sur la nécessité d'agir pour l'environnement, tout en prenant en compte les réalités des travailleurs de l'agroalimentaire. Elle a plaidé pour un soutien renforcé à l'industrie bretonne, et pour la prévention des délocalisations, certaines usines étant menacées de fermeture. Elle a rappelé que la Région Bretagne travaille activement sur le développement et l'implantation des industries afin de préserver les territoires bretons du risque de désertification, notamment en facilitant l'accès au logement pour ceux qui souhaitent travailler localement.
Enfin, Gladys Grelaud a évoqué le modèle breton de gouvernance, fondé sur la concertation, souvent au-delà des clivages politiques, ce qui a permis de faire avancer les grands dossiers régionaux. Elle a estimé que ce modèle favorisant le dialogue et évitant la violence du débat politique a permis de tenir le Rassemblement national à distance. En conclusion, elle a abordé les élections municipales de 2026, précisant que le Parti communiste se préparait activement pour ces échéances. Elle a lancé un appel aux femmes, les encourageant à s'engager pour porter des voix et des choix politiques nécessaires à la cohérence et à la cohésion de la Bretagne.