Laurence Maillart-Méhaignerie, présidente de Renaissance Ille-et-Vilaine
Émission du 31 janvier 2025. Ce vendredi, Laurence Maillart-Méhaignerie, présidente de Renaissance Ille-et-Vilaine, était l'invitée politique de la matinale de Bretagne 5.
Laurence Maillart-Méhaignerie a abordé le risque d'une nouvelle motion de censure pesant sur le gouvernement Bayrou, motion que le Parti socialiste pourrait soutenir à la suite des récentes déclarations du Premier ministre. Ce dernier, lors d'une interview, a évoqué le "sentiment d'une submersion" par l'immigration, une formule qui a suscité de vives réactions. Le Parti socialiste, en plus de ses critiques sur cette prise de position, exige par ailleurs des ajustements supplémentaires concernant le budget 2025.
Laurence Maillart-Méhaignerie a mis en garde contre les conséquences économiques, sociales, mais aussi politiques et institutionnelles qu'entraînerait une nouvelle motion de censure. Selon elle, une telle initiative plongerait le pays dans une impasse budgétaire préjudiciable à la stabilité nationale. Elle a rappelé le rôle essentiel des institutions et la responsabilité des élus dans un contexte de crise sans précédent sous la Vème République. Tout en affirmant sa confiance dans la Constitution, qu'elle juge garant d'une certaine stabilité, elle reconnaît la nécessité de la faire évoluer. Cependant, elle a fermement rejeté l'idée d'une 6ème République, estimant qu'un tel changement plongerait la France dans une incertitude institutionnelle majeure.
Elle a également critiqué La France Insoumise et le Rassemblement National, qu'elle accuse de s'appuyer sur un populisme qui, selon elle, ne propose pas de solutions concrètes aux problèmes des Français, notamment en matière de pouvoir d'achat et de justice sociale. Sur la question de l'immigration et de l'insécurité, Laurence Maillart-Méhaignerie a insisté sur la nécessité de ne pas amalgamer ces deux thèmes, critiquant le Rassemblement National qui, à ses yeux, entretient un discours associant systématiquement insécurité et immigration. Elle a souligné le rôle clé de l'Europe dans la gestion de l'accueil des demandeurs d'asile, insistant sur l'importance de règles claires et d’une politique migratoire européenne définissant précisément qui est autorisé à entrer sur le territoire communautaire.
Enfin, Laurence Maillart-Méhaignerie a évoqué la politique des États-Unis et le ton agressif adopté par le président américain. Elle s'est dite inquiète de l'imprévisibilité de Donald Trump, qui, selon elle, constitue un défi majeur pour l'Union européenne et plusieurs États dans un contexte géopolitique déjà tendu. Toutefois, elle espère que cette attitude brutale puisse provoquer une prise de conscience en Europe et inciter le continent à se renforcer tant sur le plan économique que politique.