Maël Le Pillouër, secrétaire fédéral des Jeunes Socialistes Costarmoricains
Émission du 3 février 2025. Maël Le Pillouër, secrétaire fédéral des Jeunes Socialistes costarmoricains et secrétaire de la section du Parti socialiste de Guingamp-Paimpol, était l'invité politique de la matinale de Bretagne 5.
Au micro de Stéphane Hamon, il a abordé plusieurs sujets d'actualité majeurs, à commencer par la décision du Premier ministre de recourir à l'article 49.3 pour la première fois dans le cadre de l'adoption du budget de l'État qui s'appuie sur le texte adopté en commission mixte paritaire. Maël Le Pillouër a également évoqué la motion de censure que s'apprête à déposer une partie de la gauche, et qui devrait être votée notamment par La France insoumise, le Parti communiste et les écologistes. Quant au Parti socialiste, il demeure partagé, son bureau national devant se réunir à la mi-journée pour statuer sur sa position. De son côté, le Rassemblement national n'a pas statué pour le moment.
Dans ce contexte incertain, Maël Le Pillouër a mis en garde contre les conséquences sociales et économiques que pourrait entraîner un rejet du budget. Tout en reconnaissant que certaines revendications du Parti socialiste, notamment en matière de pouvoir d'achat et d'écologie, n'ont pas été pleinement satisfaites, il a souligné l'impératif d'adopter un budget pour garantir la stabilité économique et assurer le bon fonctionnement des services publics. Il a également rappelé que les collectivités locales, déjà confrontées à des contraintes budgétaires importantes, ne pourraient faire face à une nouvelle incertitude financière sans impact négatif sur leurs missions essentielles.
Interrogé sur les déclarations de Bernard Arnault concernant l'alourdissement de la fiscalité des entreprises, Maël Le Pillouër a tenu à nuancer le propos. Il a mis en avant l'inégalité existant entre les grands patrons du CAC 40 et les dirigeants de petites et moyennes entreprises, qui ne font pas face aux mêmes réalités fiscales. Selon lui, un effort national devrait être consentis par les grands groupes, disposant de ressources considérables, afin de contribuer au redressement économique du pays.
Maël Le Pillouër a également fait part de son inquiétude quant à la diminution des aides destinées aux associations, un secteur essentiel au lien social et à la vie des territoires. Il a plaidé pour une approche par des projets de territoires, seule à même de répondre efficacement aux attentes des citoyens. En guise d'exemple, il a cité la ville de Rostrenen, qui a su développer des initiatives locales reposant sur ce modèle.
Soucieux de l'ancrage des élus dans la réalité du terrain, Maël Le Pillouër a également critiqué le fait que certains députés siègent à l'Assemblée nationale sans avoir jamais exercé de mandat local. Pour lui, une meilleure connaissance des enjeux concrets des territoires est essentielle pour formuler des politiques publiques en phase avec les besoins réels des citoyens.
Dans un paysage politique en profonde mutation, où les grands partis traditionnels ne structurent plus de manière hégémonique le débat public, il a mis l'accent sur la nécessité du compromis. La situation actuelle exige, selon lui, une nouvelle manière de construire l'action politique, fondée sur des alliances de circonstance et des discussions plus ouvertes. Il a également abordé les tensions entre le Parti socialiste et La France insoumise, sans pour autant anticiper un éclatement du Nouveau Front Populaire. Il a plutôt mis en avant la volonté d'union qui devrait prévaloir à l'approche des élections municipales.
Enfin, Maël Le Pillouër a conclu en déplorant la dégradation de la culture politique, qui, selon lui, est de plus en plus faible dans le débat public. Face aux enjeux cruciaux qui se profilent, cette érosion constitue un motif d'inquiétude majeur et un défi auquel les acteurs politiques doivent s'atteler en urgence.