Émission du 10 mars 2025. Pierre Surun, porte-parole des Écologistes du pays de Saint-Brieuc, était l'invité de la matinale de Bretagne 5 ce lundi.
Pierre Surun a réagi à la présentation par le gouvernement du troisième plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC). Ce plan, qui vise à préparer la France à une hausse des températures de 2,7 degrés d’ici 2050 et de 4 degrés d’ici la fin du siècle, a été jugé par Pierre Surun comme tardif et insuffisant face à l’ampleur des enjeux climatiques à venir. Selon lui, la France, à l’instar de beaucoup d’autres pays, n’agirait pas assez rapidement ni de manière assez ambitieuse pour contrer les effets du réchauffement global.
Pierre Surun a déploré le fait que, dans le contexte actuel, les questions environnementales et l'urgence climatique ne soient toujours pas perçues comme des priorités par nombre de responsables politiques. En revanche, il a souligné l’importance croissante de l’écologie politique, évoquant le rôle grandissant des Écologistes, réunis au sein du NFP (Nouveau Front Politique), dans l’élaboration de propositions concrètes sur des sujets sensibles tels que la qualité de l’eau et la transformation de l’agriculture. Sur ce dernier point, Pierre Surun a mis en avant l’urgence d’une réorientation de notre modèle agricole, afin de le rendre plus respectueux de l’environnement tout en garantissant aux agriculteurs des conditions de travail décentes et viables. Il a pris l'exemple des Associations pour le Maintien de l'Agriculture Paysanne (AMAP), qui favorisent une relation plus directe et solidaire entre producteurs et consommateurs, dans le but de promouvoir une consommation locale et responsable.
L'engagement des Écologistes va bien au-delà de la question environnementale selon Pierre Surun, qui a précisé que les Écologistes s’investissent également sur des problématiques sociétales et politiques. Il a évoqué les préparatifs des Écologistes en vue des élections municipales de 2026, alors que plusieurs grandes villes françaises sont déjà dirigées par des maires écologistes. Selon lui, les résultats de ces municipalités, dont la gestion est jugée plutôt positive, témoignent de la capacité des élus écologistes à aborder les questions écologiques de manière globale, tout en traitant des préoccupations de sécurité et de qualité de vie des citoyens. Il a insisté sur le fait que ces élus ont une approche pragmatique et réaliste, loin de l’image parfois caricaturale que certains médias ou partis politiques veulent leur attribuer. Pierre Surun n’a pas manqué de revenir sur un sujet particulièrement préoccupant : la violence à l’encontre des élus. Il a cité l’exemple de l’agression du maire de Saint-Brieuc, survenue il y a quelques mois, ainsi que celui d’Anton Burel, élu municipal à Cintré (35), agressé la semaine dernière, soulignant la montée inquiétante de ce phénomène.
Pierre Surun a également évoqué ce qu’il a qualifié d'« ouragan trumpiste ». Il a critiqué la position du président américain Donald Trump dans la gestion de la crise ukrainienne et son rapprochement avec Vladimir Poutine. Il a exprimé sa vive inquiétude quant à la menace que font peser à la fois la Russie et les États-Unis sur les démocraties européennes, notamment par leur soutien à des idéologies populistes. Selon lui, la situation des États-Unis est préoccupante, en raison de l’individualisme croissant et de la primauté de l'argent dans la société, conséquence directe d’un déficit culturel et éducatif. Pierre Surun a également fait part de son inquiétude face aux effets dévastateurs de la politique environnementale menée sous la présidence de Donald Trump, notamment le retour en force des énergies fossiles, le retrait des États-Unis des accords de Paris sur le climat, et l’abandon des normes écologiques. Il a aussi alerté sur les risques liés à l’intelligence artificielle, qui nécessite d’énormes ressources en énergie et en eau, et la dépendance accrue de l’Europe vis-à-vis des technologies américaines.
Enfin, Pierre Surun a salué les prises de position récentes des États européens face à la menace russe, ainsi que les discussions autour de la création d’une armée européenne et du renforcement de la souveraineté européenne. Selon lui, l'avenir de l'Europe passe par une plus grande solidarité entre les nations du continent, afin de mieux répondre aux défis géopolitiques actuels et de protéger nos démocraties.