Ronan Kerdraon, maire de Plérin et président de Saint-Brieuc Armor Agglomération

Émission du 5 mai 2025. Ce lundi, Ronan Kerdraon, maire de Plérin et président de Saint-Brieuc Armor Agglomération, était l’invité politique de la matinale de Bretagne 5.

Avant d’aborder les sujets d’actualité, l’élu est revenu sur l’exploit du Stade Briochin, promu en National à l’issue d’une saison exceptionnelle. Pour Ronan Kerdraon, cette réussite dépasse le simple cadre du football : elle symbolise une persévérance collective et une capacité à fédérer autour d’un objectif commun. Un exemple, selon lui, transposable à d’autres domaines, notamment à la vie politique, où la constance et l’unité sont tout aussi nécessaires.

Évoquant ensuite le contexte politique actuel, Ronan Kerdraon a dénoncé la montée d’un climat de défiance, largement amplifié par les réseaux sociaux. Il s’est inquiété d’une libération de la parole qui, loin d’enrichir le débat démocratique, alimente souvent la polémique et s’en prend aux élus locaux, parfois au détriment du dialogue constructif. Ronan Kerdraon a abordé le sujet du prolongement de la rocade sud de Saint-Brieuc qui a suscité des réactions. Répondant aux critiques, notamment de la part des élus écologistes, il a tenu à rappeler que ce projet, initié bien après celui du contournement est, s’inscrit dans le pacte de gouvernance et le projet de territoire de l’agglomération. Ronan Kerdraon a réaffirmé son engagement à mener à terme cet aménagement, qu’il juge indispensable pour fluidifier le trafic routier et renforcer les connexions entre les axes nord et sud. Il a également défendu une vision équilibrée de la mobilité, refusant l’opposition systématique entre voiture individuelle, transports collectifs et mobilités douces. Selon lui, ces différentes formes de déplacements doivent se compléter plutôt que s’affronter.

Autre dossier important évoqué : l’avenir de l’aéroport de Saint-Brieuc, alors que le Département des Côtes-d’Armor a annoncé son désengagement. Ronan Kerdraon a souligné l’importance stratégique de cet équipement, tant pour les entreprises de maintenance aéronautique implantées sur le site que pour les vols privés et les entraînements des forces armées. Il a plaidé pour une concertation associant les acteurs publics, l’État et les financeurs privés, afin de définir une nouvelle orientation pour assurer la pérennité de l’aéroport.

Concernant la possible réouverture de la ligne ferroviaire Saint-Brieuc – Loudéac – Pontivy, Ronan Kerdraon a insisté sur la nécessité d’une large concertation. Certains maires de l’agglomération souhaitent transformer une portion de la ligne en voie verte, mais pour le président de l’Agglo, ces projets doivent s’inscrire dans une réflexion plus large sur la réorganisation des transports publics, en lien avec le travail mené autour des centralités. Il a également abordé le cas du port du Légué, dont la gestion est impactée par le retrait du Département dans le cadre de la loi NOTRe. En revanche, la Région Bretagne a confirmé sa volonté de poursuivre son partenariat avec l’agglomération pour soutenir le développement du port.

Sur le plan financier, Ronan Kerdraon a exprimé ses inquiétudes face aux restrictions budgétaires imposées par l’État. Si les effets restent pour l’instant modérés à l’échelle de l’Agglomération, l’année 2026 s’annonce plus tendue. Il a expliqué que des ajustements avaient déjà été réalisés, notamment par un lissage ou un étalement des projets dans le temps. L’objectif est désormais de « faire mieux à budget constant », une ligne directrice devenue centrale dans la gestion de Saint-Brieuc Armor Agglomération. Pour lui, le modèle actuel de financement des collectivités arrive à bout de souffle, et seule une véritable décentralisation permettrait d’envisager une réforme durable, tant en matière de ressources fiscales que de clarification des compétences.

Enfin, abordant la situation politique nationale, Ronan Kerdraon a fait part de sa préoccupation face à la radicalisation des extrêmes. Dans un contexte instable, il appelle à davantage de sérénité, estimant que la France a besoin de stabilité politique et économique pour retrouver une vision claire et partagée de l’avenir.