Gwénolé Bourrée, militant la France Insoumise
Émission du 6 février 2025. Gwénolé Bourrée, militant de La France Insoumise, était l'invité politique de la matinale de Bretagne 5. Lors de son intervention, il est revenu sur plusieurs sujets d'actualité politique, notamment les motions de censure, la situation économique et sociale du pays, ainsi que les enjeux des élections municipales de 2026.
Gwénolé Bourrée a d'abord abordé les deux motions de censure déposées par La France Insoumise à la suite du recours au 49.3 par François Bayrou pour faire adopter le budget de l'État pour l'année 2025. Ces motions, rejetées faute de votes suffisants, ont mis en lumière, selon lui, un manque de cohésion et une volonté de rupture du PS au sein de l'union de la gauche. Il a vivement critiqué la position du Parti socialiste, qui a choisi de ne pas voter la censure, le plaçant ainsi de fait aux côtés de la majorité présidentielle.
Il a déploré cette prise de distance du PS vis-à-vis du Nouveau Front Populaire (NFP), estimant que, dans un contexte de crise politique et sociale, l'heure n'était pas à la division mais à une union forte et solidaire face à un budget qu'il qualifie de "casse sociale". Interrogatif sur la ligne politique actuelle du PS, il s'est demandé "dans quel camp se situe aujourd'hui le Parti socialiste", d'autant que le Rassemblement National a, lui aussi, fait le choix de ne pas soutenir la censure, ce qui, selon lui, le place implicitement dans le camp du gouvernement.
Abordant la question d'une possible paralysie économique sur fond de tensions sociales croissantes, Gwénolé Bourrée a renvoyé la responsabilité de cette instabilité au Président de la République, qui a décidé de dissoudre l'Assemblée nationale en juin dernier. Il a alerté sur les risques de nouvelles motions de censure susceptibles de faire tomber le gouvernement, ce qui plongerait le pays dans une nouvelle période d'incertitude politique. Dans cette hypothèse, il estime qu'Emmanuel Macron devrait en tirer les conséquences et envisager sa démission.
Sur le plan électoral, il a commenté la défaite de Louis Boyard, candidat de La France Insoumise, lors de l'élection municipale partielle de Villeneuve-Saint-Georges, face à Kristell Niasme, candidate des Républicains. Il a pointé du doigt une "campagne d'acharnement" orchestrée, selon lui, par une partie de la presse et par une frange de la gauche, ce qui aurait contribué à cette défaite.
Il a également évoqué les municipales de 2026 à Rennes, insistant sur la nécessité d'un renouvellement politique et d'un projet ambitieux pour la métropole bretonne. Il a mis l'accent sur plusieurs priorités : la transition écologique, l'accès au logement, la lutte contre la précarité et la sécurité. Concernant ce dernier point, il a plaidé pour le retour d'une police de proximité ainsi que pour un renforcement des effectifs de la Police nationale afin de lutter plus efficacement contre le trafic de stupéfiants. Selon lui, la police municipale n'est pas formée pour assurer de telles missions. Il a également mis en avant l'importance des associations de terrain, en particulier dans les quartiers populaires et auprès de la jeunesse.
Enfin, il est revenu sur les restrictions budgétaires et a rappelé combien il est crucial de maintenir le financement des associations, qui jouent un rôle essentiel auprès des citoyens. Il a critiqué le gouvernement sur la réforme des retraites, soulignant un effet pervers : le recul de l'engagement bénévole, alors que le report de l'âge de départ pèse sur les retraités, qui constituent pourtant l'essentiel des bénévoles au sein du tissu associatif.