Tristan Bréhier, conseiller régional de Bretagne, président du parti Renaissance Finistère
Émission du 18 mars 2025. Tristan Bréhier, conseiller régional de Bretagne et président de Renaissance dans le Finistère, était l'invité politique de Bretagne 5 Matin ce mardi.
Au micro de Stéphane Hamon, il est revenu sur l'intervention télévisée du Président Emmanuel Macron du 5 mars dernier. Tristan Bréhier a rappelé avec force que le chef de l’État a constamment plaidé en faveur d'un réveil stratégique européen dans le domaine de la défense, soulignant les menaces croissantes auxquelles l'Europe est aujourd'hui confrontée. Dans ce contexte géopolitique particulièrement préoccupant, Tristan Bréhier a insisté sur la nécessité urgente de relancer les investissements afin de construire une défense européenne commune solide et autonome, une orientation jugée cruciale par Emmanuel Macron lui-même.
S'exprimant longuement sur la crise en Ukraine et les propositions de paix récemment avancées par Donald Trump, Tristan Bréhier a critiqué sévèrement les conditions imposées par Moscou, estimant qu'elles ne garantissaient aucune paix durable. Selon lui, les ambitions politiques de Vladimir Poutine témoignent d'un projet expansionniste nostalgique, évoquant un retour à l'ère soviétique, voire à la grandeur impériale russe, par le biais d'annexions territoriales illégitimes en Europe. Tristan Bréhier a comparé Vladimir Poutine à un « nouveau tsar » déterminé à étendre son empire, parallèle qu’il a également dressé avec Donald Trump, lequel privilégie quant à lui la guerre économique comme outil d'influence diplomatique et politique américaine.
Face à ces deux puissances impérialistes, Tristan Bréhier s'est félicité du réveil de l'Europe qui, selon lui, prend enfin conscience de la nécessité de s'affirmer comme acteur autonome sur la scène internationale. Il a salué les initiatives récentes impulsées par Emmanuel Macron en coopération avec les pays européens et le Royaume-Uni afin de mieux répondre aux tensions accrues et aux risques de conflits avec la Russie.
Tristan Bréhier a également abordé les stratégies de déstabilisation et d'ingérence menées non seulement par la Russie, mais aussi par les États-Unis, dans le but d'imposer une vision conservatrice et populiste de la société. Il a dénoncé fermement ces démarches qui fragilisent profondément la société française et plus largement européenne. Au sujet des investissements nécessaires pour renforcer la défense, il a insisté sur l’importance d’équilibrer les dépenses militaires tout en préservant les acquis sociaux européens. Selon lui, le développement d’une véritable industrie européenne de défense, notamment présente en Bretagne, est indispensable afin de garantir l'indépendance stratégique et technologique vis-à-vis des États-Unis.
Concernant la mise en place d'une éventuelle force d'interposition européenne, Tristan Bréhier a estimé cette idée particulièrement pertinente face à la logique de puissance adoptée par la Russie. Il a toutefois regretté que l’Union européenne ait tardé à prendre la mesure des dangers encourus, mais reste optimiste quant à la capacité des Européens à bâtir ensemble un modèle politique solide, diversifié et résilient.
Tristan Bréhier s’est également montré critique vis-à-vis de la politique économique agressive de Donald Trump envers ses partenaires européens. Il a évoqué le scepticisme grandissant des électeurs américains face à ces pratiques, soulignant l’inquiétude suscitée par la poussée extrémiste et populiste outre-Atlantique. Selon lui, ces dérives doivent être mises en perspective avec les leçons de l'Histoire, rappelant notamment la montée des totalitarismes dans les années 1930. Il a particulièrement déploré les coupes budgétaires de l’administration Trump affectant des agences fédérales américaines, avec de graves conséquences sur la coopération scientifique internationale. À ce titre, il a salué les universités françaises qui se sont déclarées prêtes à accueillir les chercheurs victimes de ces restrictions, évoquant l’expression de « réfugiés scientifiques ».
Enfin, sur la situation politique nationale et le spectre récurrent d’une éventuelle motion de censure, Tristan Bréhier a insisté sur l'impératif d'une stabilité politique et économique durable pour affronter efficacement les défis budgétaires, sociaux et démocratiques du pays. Il a également abordé les prochaines élections municipales de 2026, affirmant que Renaissance travaille dès aujourd’hui à se préparer à ce scrutin majeur pour animer et renforcer la démocratie locale à travers la mobilisation de nombreux candidats.