Christelle Lévy-Robert, secrétaire générale du syndicat CGT Mines Énergies des Côtes-d'Armor
Émission du 1er mai 2025. En ce 1er mai, journée internationale des droits des travailleurs, Christelle Lévy-Robert, secrétaire générale du syndicat CGT Mines Énergies des Côtes-d'Armor et dirigeante au sein de la fédération nationale FNME-CGT, était l'invitée de la matinale de Bretagne 5.
Au micro de Stéphane Hamon, elle a abordé de nombreux sujets liés à l'actualité sociale, à commencer par la réforme des retraites. Rappelant fermement la position de la CGT, elle a réitéré l'exigence de l'abrogation du recul de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans. Elle est également revenue sur le "conclave" organisé à l’initiative de François Bayrou, qui réunissait représentants syndicaux, patronat et membres du gouvernement. Selon elle, cette tentative de concertation n’a pas permis de faire émerger un consensus, soulignant qu’elle était vouée à l’échec tant les positions restent figées.
Christelle Lévy-Robert a ensuite dressé un tableau préoccupant du contexte social, évoquant une dégradation progressive des conditions de travail au cours des dernières années. Elle a mis en lumière les inégalités persistantes, notamment celles que subissent les femmes, en matière de salaires, d'accès à la promotion et de conditions professionnelles. Elle a également pointé l’augmentation du nombre de travailleurs précaires, insistant sur les actions menées par la CGT pour leur apporter soutien et accompagnement. À ce titre, elle a salué les efforts de son organisation en matière d’accueil et de défense des droits des travailleurs étrangers.
Christelle Lévy-Robert a aussi défendu la nécessité d’une politique volontariste de réindustrialisation, en dépit d’un contexte économique et géopolitique difficile. Selon elle, cette réindustrialisation pourrait être un levier essentiel pour la création d’emplois à forte valeur ajoutée, notamment dans le secteur des nouvelles technologies, grâce à l’émergence de compétences innovantes. Elle a également évoqué l’évolution des modes de travail, marquée par l’irruption de l’intelligence artificielle dans de nombreux domaines. Si elle reconnaît le potentiel de transformation, elle insiste sur l'urgence d'une régulation forte afin d'accompagner cette mutation, tout en protégeant l’emploi et les droits sociaux.
Elle a d'ailleurs préféré parler de "conquis sociaux", terme qu’elle juge plus juste que celui d’"acquis", pour souligner qu’ils sont le fruit de longues luttes menées par les générations précédentes. Elle a déploré qu’aujourd’hui encore, ces conquis soient remis en question, dans une société de plus en plus influencée par des logiques libérales.
À l’occasion de ce 1er mai, Christelle Lévy-Robert a rappelé les revendications portées par la CGT, mais aussi par l’ensemble de l’intersyndicale. Cette journée de mobilisation, marquée par plus de 220 défilés en France, s’inscrit cette année sous le signe de la paix, des retraites et des salaires. Elle a souligné que ces mobilisations visent à défendre les droits sociaux fondamentaux dans une démocratie digne de ce nom, fondée sur la justice sociale.
Enfin, elle s’est exprimée sur le climat de division qui traverse la société française, dans un contexte de montée inquiétante du racisme, de l'antisémitisme et des discriminations, sur fond de progression électorale du Rassemblement national. Elle a souligné l’importance cruciale d’une vision sociale forte et inclusive pour éviter que les fractures ne s’aggravent. Concernant la politique intérieure, Christelle Lévy-Robert a rappelé que la CGT n’était pas une organisation partisane, mais qu’elle restait profondément attachée à l’unité des forces de gauche face à la menace de l’extrême droite et à ce qu’elle a qualifié d’"internationale réactionnaire".