Nathalie Guihot-Vieira, responsable départementale du Rassemblement national du Morbihan
Émission du 4 décembre 2024. Les motions de censure déposées contre le gouvernement de Michel Barnier par la France insoumise et le Rassemblement national seront examinées ce mercredi à l'Assemblée nationale, à partir de 16 heures. Marine Le Pen, au nom du RN, a annoncé que son groupe votera la motion de censure initiée par LFI contre le gouvernement Barnier, tout en affirmant qu'il ne s'agit pas d'une alliance avec la gauche. Le Rassemblement national critique un "budget néfaste pour le pouvoir d'achat, la croissance et la maîtrise des dépenses publiques, qui s'inscrit dans la continuité de la politique économique menée par Emmanuel Macron".
Invitée ce matin dans la matinale de Bretagne 5, Nathalie Guihot-Vieira, responsable départementale du RN dans le Morbihan, a commenté cette situation politique inédite. Elle a expliqué le raisonnement qui a conduit son parti à soutenir une motion de censure, estimant que le budget proposé par Michel Barnier ne répond pas aux attentes des Français.
Selon elle, le Premier ministre, dépourvu de majorité à l'Assemblée nationale, n'avait pas d'autre choix que de recourir à l'article 49.3 pour faire adopter le budget de la Sécurité sociale, s'exposant ainsi à une censure de la part des oppositions. Elle est également revenue sur la dissolution du 9 juin, décidée par Emmanuel Macron, qu'elle considère comme l'origine de cette crise. Dans un contexte de défiance généralisée envers les responsables politiques et d'incertitude sur les marchés financiers, elle accuse le Président de la République d'avoir pris le risque de déclencher non seulement une crise politique et financière, mais également une crise institutionnelle.
Nathalie Guihot-Vieira estime qu'en cas d'adoption de la motion de censure cet après-midi, Emmanuel Macron devra rapidement nommer un nouveau Premier ministre pour remplacer Michel Barnier, dont le passage à Matignon, limité à trois mois, n’aura pas permis de faire adopter un seul budget. Selon elle, aucun des noms évoqués pour succéder à Barnier, notamment celui de François Bayrou, n’incarne un véritable changement politique. Elle prédit que le prochain gouvernement pourrait rapidement faire face à une nouvelle motion de censure.
/
PAR Stéphane Hamon