Johannes Brahms - Un Requiem Allemand
Émission du 13 juin 2024. Voici le titre complet de l’œuvre : « Un Requiem allemand, sur des textes de l'Écriture sainte, pour solistes, chœur et orchestre (avec orgue ad libitum) ». Il s’agit d’une œuvre sacrée en sept mouvements d’une durée allant de 70 à 80 minutes, ce qui en fait la plus longue composition de Brahms. Achevée en 1868, cette œuvre de conception humaniste assura à Brahms une célébrité durable.
Brahms, lecteur assidu de la Bible de Martin Luther, compose le livret de Ein Deutsches Requiem, autrement dit, Un Requiem Allemand. Le terme « Un » indique la subjectivité de l'approche, tandis que « Allemand » fait référence à la langue de la Bible de Luther. Contrairement à la messe de requiem de la liturgie catholique qui commence par la prière des morts (« Seigneur, donnez-leur le repos éternel »), Un Requiem allemand s'ouvre en mettant l'accent sur les vivants avec le texte « Béni soit leur chagrin : qu'ils en soient soulagés ».
Nous écoutons le Requiem Allemand de Brahms, interprété par les chœurs et l'orchestre du Philharmonique de Berlin sous la direction de Sir Simon Rattle.
Brahms n’a jamais précisé formellement que le Requiem lui fut inspiré par la mort de sa mère. Cependant, son amie Clara Schumann écrit dans une lettre : « Nous sommes tous d'avis qu'il l'écrivit en souvenir d'elle, bien qu'il ne nous l'ait jamais dit expressément. » Les trois premiers morceaux de l'œuvre furent joués le 1er décembre 1867 à Vienne. Le troisième morceau déclencha un désastre : par une erreur inexplicable, le timbalier joua fortissimo durant tout le finale. Le chœur et l'orchestre furent complètement couverts, ce qui provoqua l'incompréhension du public et valut à Brahms d’être hué lors du salut.
C’est pourtant bien ctte même œuvre, une fois interprétée sans erreur, qui lui valut d’être considéré en Allemagne au même rang que Bach et Beethoven, formant ainsi le club des trois B.
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PAR Alexandre Hervé