Émission du 29 mai 2025. Ce jeudi, Antoine Kieffer, responsable de la communication du Rassemblement national dans les Côtes-d’Armor, était l’invité politique de la matinale de Bretagne 5.
Antoine Kieffer est revenu sur l’adoption, mardi, par les députés, de la loi sur la fin de vie. Il a salué la sérénité des débats, estimant que cette question, qui touche à l’intime de chacun, a été abordée avec le recul et la dignité nécessaires. Tout en reconnaissant les nombreuses interrogations — voire les inquiétudes — qu’a pu susciter ce texte au sein de la société, notamment quant à d’éventuelles dérives, il a considéré que son adoption représentait "une avancée positive". Fort de son expérience personnelle, il a insisté sur l’importance de l’accompagnement, du soulagement de la douleur, et surtout du respect du choix individuel : permettre à chacun de pouvoir, s’il le souhaite, bénéficier de soins palliatifs pour mourir dans la dignité.
Élargissant la discussion à la vie parlementaire, Antoine Kieffer a dressé un constat sévère de l’état du débat public. Il a dénoncé ce qu’il considère comme un climat de tension croissant au sein de l’Assemblée nationale, attribuant la responsabilité de ces crispations à une "extrême gauche" qui, selon lui, multiplie les outrances. Il a particulièrement pointé du doigt La France insoumise, l'accusant de persister dans des "positions contestables" et de contribuer à un climat délétère, peu propice à l’apaisement ou au dialogue constructif. Il a également critiqué l’attitude d’une partie de la gauche qui, à ses yeux, préfère "l’obstruction systématique", notamment par le dépôt massif d’amendements, plutôt que de discuter le fond des textes.
Abordant ensuite les enjeux agricoles, Antoine Kieffer s’est exprimé sur la loi Duplomb, initialement prévue pour examen à l’Assemblée nationale mais qui devrait finalement être adoptée après un passage en commission mixte paritaire. Il a salué une initiative qui vise à simplifier les démarches administratives et à alléger les normes qui pèsent sur les exploitants. Selon lui, ce texte constitue un compromis nécessaire, dans un contexte où l’avenir de l’agriculture française se joue. Il a aussi tenu à mettre en lumière les difficultés rencontrées par les "agriculteurs de la mer" — conchyliculteurs, mytiliculteurs — souvent oubliés dans les débats, mais tout autant concernés par les contraintes réglementaires.
Interrogé sur la possibilité d'une dissolution de l'Assemblée nationale ou du recours à l’article 49.3, Antoine Kieffer a estimé qu’une telle décision "ne serait pas une mauvaise nouvelle". Selon lui, cela n’aggraverait en rien une crise politique qu’il juge déjà profonde, et qui durerait depuis l’élection d’Emmanuel Macron. Il a dressé un bilan très critique de l’action gouvernementale, dénonçant en particulier les alliances entre partis traditionnels, qu’il qualifie de "coalitions artificielles", constituées uniquement pour faire barrage au Rassemblement national, sans souci de l’intérêt des Français. Évoquant les perspectives économiques, il a mis en garde contre une austérité grandissante, qui risque selon lui d’être portée principalement par les classes moyennes, les petites entreprises et les artisans. Antoine Kieffer a vivement critiqué le Premier ministre François Bayrou, qu’il accuse de "découvrir l’état catastrophique des finances publiques", tout en réclamant des efforts aux Français. À ses yeux, c’est au gouvernement de réduire ses dépenses, pas aux citoyens de payer l’addition.
Antoine Kieffer s’est également exprimé sur plusieurs sujets d’actualité. Il a condamné les actes de sabotage perpétrés la semaine dernière sur des lignes à haute tension et des transformateurs dans la région de Cannes, revendiqués par des groupes anarchistes. Selon lui, ces actions visent à semer le désordre dans un pays déjà profondément fracturé sur le plan politique. Il est également revenu sur le rapport partiellement déclassifié concernant les Frères musulmans et l’islamisme politique, récemment rendu public par le ministre de l’Intérieur. Antoine Kieffer a rappelé que "le Rassemblement national alerte depuis des années sur les dangers de l’islam politique", malgré les critiques qu’il a pu essuyer de la part des autres partis. Il s’est étonné que le gouvernement semble découvrir aujourd’hui l’ampleur du phénomène, soulignant que le Président de la République avait ce rapport entre les mains depuis un an sans avoir jugé bon de s’en saisir.
Enfin, Antoine Kieffer a évoqué les élections municipales de 2026, affirmant que le Rassemblement national s’y prépare activement. Il a indiqué que le parti recevait de nombreuses sollicitations de la part de futurs candidats souhaitant constituer des listes, ce qui témoigne selon lui d’un nouvel élan. Il a précisé que ces listes pourraient être à la fois officiellement investies par le RN ou présentées sans étiquette, une stratégie destinée à renforcer la présence du parti au niveau local.