Gustav Mahler - La Symphonie n°8
Émission du 24 mai 2024. La Symphonie n°8 de Gustav Mahler, dite "Symphonie des Mille", est une œuvre monumentale d’une durée d’environ 80 minutes et à l’effectif inouï. Elle fut écrite en grande partie en 1906 et terminée en 1907. C’est la dernière œuvre créée du vivant de Mahler, la 9e symphonie et Les Chants de la Terre ayant été retrouvés et joués pour la première fois après sa mort.
La première représentation de cette symphonie eut lieu à Munich le 12 septembre 1910. Les huit solistes, les chœurs comprenant 850 chanteurs (dont 350 enfants), et l'orchestre se composant de 171 instruments (dont 84 cordes) portèrent les effectifs à 1029 personnes. C’est ainsi qu’elle gagna le nom de "Symphonie des Mille". Bien que Mahler n’ait pas officiellement approuvé ce titre, il reste utilisé encore aujourd’hui.
Elle se divise en deux grandes parties :
La première est un hymne chanté en latin : "Veni Creator Spiritus".
La deuxième partie est chantée en allemand et reprend le texte de la scène finale du Faust de Goethe.
Personnellement, j’aurais aimé vous faire écouter l’intégralité des 80 minutes, mais pour des raisons de temps radiophonique, c’est le final de l’œuvre que nous écoutons maintenant, que Mahler décrivait en ces termes : « Essayez d'imaginer l'univers tout entier commençant à tonner et à résonner. »
Voici donc le final tonitruant de la 8e symphonie de Gustav Mahler, interprété par le Philharmonia sous la direction de Giuseppe Sinopoli. Un chef formidable, qui est parvenu à dompter cette œuvre particulièrement difficile en raison de l’immensité de son effectif et de la complexité de son écriture.
Giuseppe Sinopoli, chef d'orchestre et compositeur italien, né le 2 novembre 1946 à Venise, fut un phénomène dans l’histoire de la direction d’orchestre. En à peine 20 ans d’activité, de 1981 à 2001, il travailla avec les plus prestigieux orchestres de Berlin, Milan, Vienne, Londres et New York. Il mourut en 2001 en dirigeant Aida de Verdi à l’Opéra de Berlin, brutalement terrassé par une crise cardiaque. Il se trouve que dans le programme du concert, il avait signé un texte rendant hommage au metteur en scène allemand Götz Friedrich, décédé l’année précédente, dans lequel figurait la phrase : « Que le destin vous soit favorable et que vous vous souveniez toujours de moi avec joie, quand je serai mort. »
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PAR Alexandre Hervé