Éric Laurent, président de Renaissance Côtes d'Armor
Émission du 26 mai 2025. Éric Laurent, président de Renaissance Côtes-d’Armor, était l’invité politique de Bretagne 5 Matin ce lundi.
Au micro de Bretagne 5, Éric Laurent s’est d’abord exprimé sur les travaux en cours à l’Assemblée nationale, et plus particulièrement sur l’examen des deux textes relatifs à l’aide à mourir et à l’accompagnement de la fin de vie. Il a souligné l’importance d’aborder ces débats avec « une grande humanité », face à la souffrance et à la réalité de la fin de vie. Selon lui, ces textes vont au-delà du cadre posé par la loi Léonetti et visent à offrir un cadre juridique plus clair, sans pour autant dénaturer l’essentiel : permettre à chacun de choisir, en conscience, les conditions de sa propre fin de vie.
Interrogé sur la mobilisation des agriculteurs, de nouveau présents dans la rue, Éric Laurent a reconnu la persistance d’une colère nourrie par l’insatisfaction vis-à-vis de la loi Duplomb, que certains estiment « vidée de sa substance ». Il a regretté l’obstruction parlementaire provoquée, selon lui, par les 3 500 amendements déposés par les groupes La France insoumise et Les Écologistes, qui freinent l’adoption d’un texte pourtant essentiel. Il a rappelé que cette loi vise à simplifier les démarches agricoles et à répondre à plusieurs enjeux cruciaux : la gestion de l’irrigation, l’équité entre agriculteurs français et européens, ou encore la question des substances phytosanitaires autorisées en Europe mais interdites en France.
Le président de Renaissance Côtes-d’Armor a également abordé le climat politique général, qu’il juge tendu dans une société « fracturée », notamment sur les questions de sécurité. Il est revenu sur la déclaration du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, qui a récemment proposé, devant une commission d’enquête sénatoriale, la suppression de l’argent liquide pour lutter contre les trafics et la criminalité organisée. Une mesure qu’Éric Laurent considère comme largement insuffisante si elle n’est pas accompagnée d’un travail de fond sur les causes sociales de la délinquance. Il a notamment évoqué la présence de très jeunes mineurs dans les réseaux de trafiquants, certains âgés d’à peine 12 ans, livrés à eux-mêmes la nuit dans la rue. Il a appelé à renforcer les politiques d’éducation et d’accompagnement. Il a salué les efforts de l’État pour soutenir les forces de l’ordre, tout en reconnaissant que les moyens restent limités. Il a mentionné la colère exprimée récemment par les commissaires de police en Bretagne, qui demandent davantage d’enquêteurs spécialisés pour lutter efficacement contre les trafics.
Revenant sur l’actualité du week-end, Éric Laurent a condamné avec fermeté les actes de sabotage survenus sur des lignes à haute tension et des transformateurs dans la région de Cannes, des actions revendiquées par des groupes se réclamant de l’anarchisme. Il a dénoncé des attaques « irresponsables et dangereuses », susceptibles non seulement de priver des usagers d’électricité, mais aussi d’affecter des infrastructures critiques, comme les hôpitaux ou des sites sensibles. Il a souligné le risque mortel que courent les auteurs eux-mêmes en s’introduisant sur ces sites à très haut risque, mais font aussi courir aux riverains de ces installations.
Enfin, Éric Laurent a conclu cet entretien en évoquant les prochaines élections municipales. Il a assuré que Renaissance abordera ce scrutin avec une ligne claire : se concentrer sur les problématiques locales et les attentes concrètes des habitants, en laissant de côté les enjeux nationaux ou les spéculations autour de l’élection présidentielle de 2027. Il a donné rendez-vous à la rentrée de septembre, marquant le véritable coup d’envoi de la campagne, avec notamment la présentation des programmes dans les différentes communes.
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PAR Stéphane Hamon