Le 5ème concerto pour piano de Ludwig van Beethoven
Émission du 22 mars 2024. Le Concerto pour piano en mi bémol majeur connu sous le nom de Concerto Empereur, est le dernier des cinq concertos pour piano de Ludwig van Beethoven. Beethoven commence la composition de ce concerto en 1808, en même temps que les préparatifs de guerre de l'Autriche contre Napoléon, un événement qui influença certainement l'atmosphère militaire de cette œuvre. La composition fut interrompue par les bombardements et l'occupation de Vienne par la Grande Armée Napoléonienne. Beethoven se désespère ainsi dans une lettre datée de juillet 1809 : « Quelle vie épuisante et dévastatrice autour de moi ; rien que tambours, canons, misères humaines de tout genre. » Les esquisses du début du concerto sont parsemées de notes tel que : « Auf die SchlachtJubelgesang ! » (Chant de triomphe pour le combat), « Angriff ! » (Attaque), « Sieg ! » (Victoire). Mais avec le deuxième mouvement indiqué Adagio un poco mosso, Beethoven signe aussi une des pages les plus poétiques de l’histoire de la musique.
Nous écoutons ce matin le 2ème mouvement du cinquième concerto pour piano de Beethoven dans la version de Glenn Gould, accompagné par l’Orchestre symphonique Américain, dirigé par Leopold Stokowski en 1957.
Pianiste légendaire, Glenn Gould, vécu de1932 à 1982. Connu pour son excentricité, Glenn Gould abandonne sa carrière de concertiste dès 1964, à seulement 32 ans, et ne se produira plus jamais en public afin de se consacrer aux enregistrements en studio. Ce ne fut d’ailleurs pas une mince affaire pour les ingénieurs du son chargés de la captation de ses disques, qui devait réussir à l’enregistrer malgré les gestes de direction d’orchestre imaginaires de celui-ci, et sa position particulière, recroquevillé sur le piano, assis sur la chaise pliante dont il avait scié les pieds et qui l’accompagnait partout. Devenus les symboles de Glenn Gould, la chaise et son piano Steinway sont conservés et exposés de manière permanente depuis juin 2012 au Centre national des Arts d’Ottawa.
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PAR Alexandre Hervé