Le Sacre du printemps - Igor Stravinsky
Émission du 20 mars 2024. Le Sacre du printemps, sous-titré Tableaux de la Russie païenne en deux parties, est le troisième ballet composé par Igor Stravinsky, après L’Oiseau de Feu et Petrouchka. L'œuvre fut créée par les Ballets russes de Diaghilev et dirigée par Pierre Monteux au théâtre des Champs-Élysées à Paris, le 29 mai 1913.
L'idée du Sacre du printemps vint à Stravinsky en 1910, alors qu'il travaillait encore sur L'Oiseau de feu. « J'entrevis dans mon imagination le spectacle d'un grand rite sacral païen : les vieux sages, assis en cercle, et observant la danse à la mort d'une jeune fille, qu'ils sacrifient pour leur rendre propice le dieu du printemps ». D'un dynamisme sans précédent, la partition de Stravinsky est aujourd’hui reconnue comme l’une des œuvres les plus importantes du XXe siècle.
Le sacre du printemps Igor Stravinsky, qui provoqua un scandale artistique à sa création. En effet, la chorégraphie de Vaslav Nijinski, tout comme la musique d'Igor Stravinsky, plaçant le rythme comme élément principal de l'œuvre, provoquèrent un chahut qui demeure jusqu'à présent célèbre, les détracteurs de l’œuvre la qualifiant de « massacre du printemps ». Nous pouvons imaginer la scène grâce au témoignage de Stravinsky : « [J'ai] quitté la salle dès les premières mesures du prélude, qui tout de suite soulevèrent des rires et des moqueries. J'en fus révolté. Ces manifestations, d'abord isolées, devinrent bientôt générales et, provoquant d'autre part des contre-manifestations, se transformèrent très vite en un vacarme épouvantable. » À ce moment, Nijinski, qui était en coulisses, debout sur une chaise, criait les indications aux danseurs qui n'entendaient plus l'orchestre. De son côté, Diaghilev ordonnait aux électriciens d'allumer et d'éteindre les lumières en alternance pour tenter de calmer l'assistance.
Ce n'est que l'année suivante, en avril 1914, que le compositeur connaîtra le triomphe. Après une audition en concert à Paris, le musicien a été porté dans les rues à bout de bras par ses admirateurs.
/
PAR Alexandre Hervé