Maël Egron, porte-parole du Parti Breton, secrétaire de la fédération Ille-et-Vilaine
Émission du 24 mars 2025. Maël Egron, porte-parole du Parti Breton et secrétaire de la fédération d'Ille-et-Vilaine, était l'invité politique de la matinale de Bretagne 5. Avant d'aborder les grands enjeux politiques actuels, Maël Egron a souhaité rappeler les valeurs fondamentales et le projet singulier du Parti Breton, soulignant son originalité dans un paysage politique breton de plus en plus fragmenté. Il a également observé que cette fragmentation reflète une tendance générale observable dans la vie politique française actuelle.
Au micro de la matinale, Maël Egron a insisté sur la nécessité pour la Bretagne d'obtenir davantage d'autonomie, non seulement sur le plan politique, mais aussi dans les domaines économiques et sociaux. Selon lui, cette autonomie pourrait évoluer progressivement vers un modèle fédéral, voir à terme à une indépendance, offrant à la Bretagne la possibilité de mettre en place des politiques publiques adaptées aux réalités locales et aux attentes spécifiques des citoyens bretons. Il a souligné qu'une telle évolution permettrait également une gestion plus efficace et transparente des finances publiques régionales.
Par ailleurs, Maël Egron est revenu sur l'actualité politique récente en évoquant le rassemblement du « Printemps du Souffle Breton » organisé à Liffré à l'initiative du président du Conseil régional, Loïg Chesnais-Girard. Il a relevé l'absence très remarquée de Nathalie Appéré, maire de Rennes, alors que plusieurs personnalités du Parti socialiste avaient répondu présentes, notamment l'ancien président de la République François Hollande. Maël Egron interprète cette absence comme révélatrice des difficultés persistantes au sein de la gauche bretonne à s'entendre autour d'une ligne commune, notamment entre les différentes sensibilités du PS.
Sur la polémique engendrée par Jean-Luc Mélenchon lors de son récent meeting à Brest, où ce dernier s'en est pris ouvertement à la presse régionale et particulièrement au journal Le Télégramme, Maël Egron a fermement condamné l'attitude du leader de la France insoumise. Il a tenu à apporter son soutien aux journalistes et à la rédaction du Télégramme, dénonçant ces attaques comme néfastes au débat démocratique. Maël Egron a également condamné les actes de dégradation survenus récemment à l’Université Rennes 2, suite à l'occupation de ses locaux par certains étudiants. Il a exprimé son inquiétude face à ces violences récurrentes, déplorant le climat politique délétère qui affecte régulièrement cette université rennaise.
Concernant les échéances électorales à venir en Bretagne, Maël Egron a exprimé sa préoccupation face à l'implantation croissante de La France insoumise sur la scène politique bretonne et à la progression continue du Rassemblement national dans une région historiquement peu favorable à ses idées. Face à ce contexte, il a plaidé pour l’émergence d'une nouvelle voie régionaliste, capable de mieux répondre aux préoccupations réelles des Bretons. À titre d'exemple concret, il a proposé que la sécurité devienne une compétence régionale, sur le modèle d'autres régions autonomes européennes, avec la création d'une police régionale plus adaptée et efficace pour lutter, entre autres, contre le trafic de stupéfiants.
Enfin, Maël Egron a abordé l'impact international des politiques menées par Donald Trump, notamment concernant les recompositions géopolitiques et les risques de guerre commerciale entre les États-Unis et l’Europe. Il a alerté sur les conséquences économiques et sociales potentielles de ces tensions pour la Bretagne, notamment dans le contexte délicat lié à la paix en Ukraine, dont les conditions risquent d'être imposées par Washington et Moscou. Maël Egron s'est également montré inquiet du climat anxiogène entretenu par les récentes déclarations du président Emmanuel Macron sur la menace russe et la nécessité de préparer le pays à une économie de guerre.