Antoine Kieffer, responsable du Rassemblement national pour la circonscription de Dinan
Émission du 3 mars 2025. Antoine Kieffer, responsable du Rassemblement national pour la circonscription de Dinan, était l'invité politique de la matinale de Bretagne 5 ce lundi.
Il est revenu sur l'altercation qui a eu lieu vendredi dans le Bureau ovale entre le président américain Donald Trump et le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Antoine Kieffer a regretté que ces échanges ne se soient pas déroulés loin des caméras, comme cela est habituellement le cas lors de négociations de ce type. Il a exprimé ses inquiétudes sur les conséquences possibles des tensions croissantes entre Washington et Kiev pour l’Europe, notamment à un moment où Donald Trump multiplie les attaques contre l'Union européenne et menace de ne plus garantir la sécurité du continent via l'OTAN. Antoine Kieffer a souligné la faiblesse de la diplomatie européenne face à cette situation, en particulier celle de la France, dont "la voix devrait pourtant compter et être écoutée". Il a également émis des doutes sur la capacité de l’UE, et plus particulièrement de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, à mener une action diplomatique efficace concernant la guerre en Ukraine, ainsi que ses implications pour la sécurité de l’Europe. Il a rappelé que seule une diplomatie forte menée par des pays influents comme la France, l’Allemagne ou l’Italie pourrait réellement peser dans les négociations pour la paix en Ukraine.
Antoine Kieffer a aussi réaffirmé la position du Rassemblement national concernant la dissuasion nucléaire européenne, en rejetant l’idée d’un partage de la dissuasion nucléaire française, comme l’a envisagé Emmanuel Macron qui souhaite ouvrir la discussion avec les États européens. Antoine Kieffer a précisé que cette démarche affaiblirait la France et entraînerait une perte de souveraineté nationale. Il a également évoqué le sujet du réarmement de l’Europe dans un contexte de tensions internationales croissantes, plaidant pour que la France maintienne une politique de défense indépendante.
Antoine Kieffer a abordé les tensions entre la France et l’Algérie, notamment suite au refus de cette dernière de libérer l’écrivain Boualem Sansal, détenu depuis 108 jours pour "complot contre la sûreté de l'État" ou encore de récupérer ses ressortissants sous OQTF. Antoine Kieffer a déploré le manque de fermeté du Président français face à Alger, soulignant qu'une position plus ferme et des mesures plus coercitives étaient nécessaires. Il a critiqué la crainte du gouvernement français d'adopter une posture plus ferme, par peur de réactions au sein de la communauté algérienne en France, notamment en cas de remise en cause des accords de 1968.
De manière plus générale, Antoine Kieffer a pointé le manque de courage du gouvernement français sur de nombreux dossiers essentiels tels que la diplomatie, l'économie, l'enseignement ou encore la sécurité. Selon lui, cette absence de décisions fortes marque un "déclin de la France". Il a ajouté que les français attendent aujourd’hui des décisions "fermes prises par des hommes courageux", ce qui, selon lui, manque cruellement dans la gestion actuelle du pays. Antoine Kieffer a également souligné la progression des idées du Rassemblement national auprès des français, qui, selon lui, souhaitent un changement radical de politique et "sont prêts à mettre le Rassemblement national au pouvoir". Antoine Kieffer a aussi dénoncé le climat de violence politique et les attaques fréquentes contre le RN, estimant que cela constitue une atteinte à la démocratie et à la liberté d’exprimer ses idées. Il a condamné les agressions de militants de gauche à l’encontre d'étudiants membres de l’UNI à l’Université de Rennes 2, soulignant que de telles violences sont inacceptables.
Enfin, Antoine Kieffer a évoqué les élections municipales de 2026, précisant que le Rassemblement national est déjà en préparation pour ce scrutin, qui verra dans les prochains mois des candidats du parti de Jordan Bardella investis dans les Côtes d'Armor, et plus largement en Bretagne. Il a ajouté que certains candidats, compatibles avec les idées du RN mais sans étiquette, pourraient se présenter.
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PAR Stéphane Hamon