Éric Laurent, président de Renaissance Côtes d'Armor
Émission du 7 février 2025. Éric Laurent, président de Renaissance Côtes d'Armor, était l'invité politique de la matinale de Bretagne 5 ce vendredi.
Au micro de Bretagne 5 Matin, il a exprimé sa satisfaction quant à l'adoption du budget 2025, malgré un contexte politique particulièrement tendu. En effet, l'utilisation du 49.3 par François Bayrou a conduit La France Insoumise à déposer deux motions de censure, qui ont finalement été rejetées. Éric Laurent s'est réjoui de ce rejet, estimant qu'il permet d'éviter la chute du gouvernement et l'instabilité politique qui en aurait découlé. Toutefois, s'il se félicite de l'adoption du budget, il reconnaît qu'il n'est pas idéal, notamment en raison de la création de nouvelles contributions dans sa partie recettes. Néanmoins, il considère que ce budget reste à même de répondre aux attentes économiques et aux préoccupations des Français, particulièrement inquiets face à l'incertitude politique actuelle.
Éric Laurent a également abordé l'examen du texte sur la modification du droit du sol à Mayotte, discuté hier à l'Assemblée nationale dans une atmosphère électrique. Il a vivement dénoncé l'attitude "insupportable" de certains députés de La France Insoumise, jugeant que leurs interventions ont contribué à rendre le débat chaotique. Pour Éric Laurent, "le spectacle donné aux Français n'est pas digne des représentants de la nation". Il regrette que ce type de comportement nuise à la qualité des discussions parlementaires et contribue à détourner les citoyens de la politique. Sur le fond, il s'est dit fermement opposé à une transposition de cette réforme en métropole, soulignant que cela risquerait d'accentuer des clivages déjà existants. Il a plaidé pour une approche plus équilibrée en matière d'immigration, mettant en avant la nécessité d'une intégration efficace et d'une gestion humaine, plutôt que de mesures coercitives.
Concernant la diplomatie, Éric Laurent est revenu sur la crise entre la France et l'Algérie, appelant au maintien du dialogue tout en n'excluant pas la possibilité d'un rapport de force si nécessaire. Selon lui, une gestion diplomatique habile est essentielle pour préserver les relations entre les deux pays tout en affirmant les intérêts français. Sur le plan international, il a également commenté les récentes déclarations de Donald Trump, notamment sur le Canal de Panama, la situation à Gaza ou encore la possible annexion du Groenland. Il a dénoncé la posture du nouveau président américain, qu'il considère comme avant tout motivée par des logiques commerciales et d'appropriation des ressources naturelles plutôt que par de réels enjeux diplomatiques. Il a insisté sur l'importance pour l'Europe de prendre conscience des implications de la politique américaine, particulièrement dans le domaine des nouvelles technologies, telles que l'intelligence artificielle, ainsi qu'en matière de défense.
À cet égard, Éric Laurent espère que l'Union européenne saura répondre aux défis imposés par les États-Unis en adoptant une posture plus affirmée, à la fois politiquement et économiquement. Il estime que l'Europe doit retrouver une place forte dans un paysage géopolitique en constante évolution et que des pays moteurs comme la France doivent jouer un rôle prépondérant dans cette dynamique. Selon lui, une politique européenne cohérente est essentielle pour contrer la montée du populisme et de l'extrême droite, un phénomène qui touche notamment l'Allemagne.
Enfin, Éric Laurent a analysé l'évolution du paysage politique français, marqué selon lui par l'affaiblissement du Parti socialiste et des Républicains, la recomposition du centre et une gauche en proie à la division, sur fond de progression du Rassemblement National. Il a évoqué les États généraux de Renaissance, qui dressent un bilan du parti dirigé par Gabriel Attal et esquissent les perspectives d'avenir. À ce titre, il a souligné l'importance des prochaines échéances électorales, notamment les municipales et les sénatoriales de 2026, tout en n'excluant pas "la possibilité de nouvelles législatives".
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PAR Stéphane Hamon