Kenzo Raoult, secrétaire Général de la Fondation Santé des Étudiants de France, trésorier de l'association nationale Les lycéens
Émission du 15 mai 2025. Ce jeudi, Kenzo Raoult, secrétaire Général de la Fondation Santé des Étudiants de France, trésorier de l'association nationale Les lycéens ! était l'invité politique de Bretagne 5 Matin.
Au micro de Stéphane Hamon, Kenzo Raoult a tiré la sonnette d’alarme : « Les étudiants et les lycéens vont mal », a-t-il résumé. Entre inflation, pénurie de logements abordables et accès compliqué aux soins, la précarité matérielle ne cesse de gagner du terrain et se répercute lourdement sur les études, la vie quotidienne et surtout la santé mentale des étudiants. Les taux de dépression et les pensées suicidaires atteignent, selon lui, un niveau préoccupant.
Il regrette que, dans les débats publics, la condition des jeunes soit souvent reléguée à la portion congrue . À titre d’exemple, il a cité la prestation télévisée du président de la République lundi sur TF1 durant laquelle le chef de l'État n'a évoqué que brièvement l’éducation et les conditions de vie des étudiants.
Revenant sur l’interview présidentielle de mardi, Kenzo Raoult a estimé que le chef de l’État n’avait apporté aucune réponse concrète aux problèmes quotidiens des Français. Il a évoqué une société de plus en plus divisée, marquée par la montée des tensions, y compris dans le débat politique. Il a notamment dénoncé la résurgence inquiétante de l’antisémitisme, y compris dans une partie de la gauche, dans un contexte exacerbé par le conflit israélo-palestinien. Plus globalement, il a déploré la brutalisation du débat public et une forme de crispation généralisée. Selon lui, le pays s’enlise, et Emmanuel Macron, au pouvoir depuis huit ans, s’est éloigné de son projet initial, au point de sombrer dans l’inaction.
Sur le volet international, Kenzo Raoult a estimé que la diplomatie française peine à retrouver sa voix sur la scène mondiale, en dépit des efforts engagés pour tenter d’influer sur le processus de paix en Ukraine. Il a appelé à une Europe plus forte, capable de jouer un rôle moteur dans la résolution des conflits, que ce soit en Ukraine, à Gaza ou encore dans la relation tendue entre la France et l’Algérie. À ce sujet, il a souhaité que la France adopte une position plus ferme, en remettant en question certains accords commerciaux et, surtout, en abrogeant les accords bilatéraux de 1968. Il a salué la position défendue par le Ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, tout en regrettant que ce dernier ait manqué de latitude pour mettre en œuvre pleinement sa politique.
Kenzo Raoult a également livré son point de vue sur le fonctionnement des institutions européennes, qu’il a jugé trop complexes et éloignées des citoyens. Il a plaidé pour une simplification des normes européennes, qu’il considère comme un facteur aggravant de la défiance démocratique, sous peine de voir les citoyens - et en premier lieu les Français - se détourner du projet européen. Sur le plan économique, il a évoqué la dette publique française et le manque de compétitivité de l’Union européenne face aux grandes puissances comme la Chine, l’Inde ou les États-Unis. Il a appelé à relancer les investissements, à soutenir la croissance et à préserver le modèle social, tout en réduisant les déséquilibres structurels.
Enfin, interrogé sur la prochaine élection à la tête des Républicains, Kenzo Raoult a réaffirmé son soutien total à Bruno Retailleau. Il a salué « un homme politique honnête, attaché à l’action concrète, et proche des jeunes », qu’il a décrit comme l’un des rares responsables capables de restaurer la confiance dans la vie publique.